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Ses grands propriétaires

Henri Ier de Lorraine

1550-1588

Henri Ier de Lorraine (1550-1588), duc de Guise, est à l’origine de la construction du château en 1578, aidé en cela par son épouse Catherine de Clèves (1548-1633), dont la famille avait la possession du comté d’Eu.

Issu de la puissante famille de Guise, celui qui sera surnommé « le Balafré », a été élevé à la cour de France où il a côtoyé les futurs rois de France François II, Charles IX et Henri III. Chef de la puissante Ligue Catholique durant les Guerres de Religion, il s’oppose à la politique d’Henri III vis-à-vis des Protestants, qu’il juge trop timorée. Ayant forcé le roi et sa cour à quitter Paris suite à la Journée des Barricades et à convoquer des États Généraux à Blois, il est soupçonné d’être un agent des Espagnols et de vouloir prendre le pouvoir. Henri III le fait assassiner au château de Blois. Le roi aurait alors prononcé, devant le cadavre de son ennemi (qui mesurait près de 2 m.), ces paroles qui, si elles n’ont sans doute jamais été prononcées, sont devenues célèbres : « Il paraît même plus grand mort que vivant. »

La Grande Mademoiselle

1627-1693

Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627-1693) est la fille de Gaston d’Orléans et, à ce titre, la cousine de Louis XIV. Ayant hérité, à la mort de sa mère, de nombreux biens et titres, elle devient l’une des personnes les plus fortunées du royaume. Dotée d’un caractère fort et d’un tempérament frondeur, celle que l’on dénomme la « Grande Mademoiselle », connaîtra, tout au long de sa vie, des périodes d’éloignements de la cour, notamment suite à sa participation à la Fronde où elle fait donner du canon contre les troupes royales.

Elle acquiert, en 1660, le comté-pairie d’Eu et entreprend de vastes travaux d’embellissement dans le château, où elle séjourne fréquemment, notamment lors de ses exils de la Cour. C’est d’ailleurs depuis le château d’Eu qu’elle rédigera une partie de ses célèbres Mémoires.

Le duc de Penthièvre

1725-1793

La Grande Mademoiselle n’ayant pas eu d’enfants, le comté d’Eu passe entre les mains du premier fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan, le duc du Maine puis aux fils de ce dernier. Ces princes étant morts sans descendance, le comté d’Eu revient finalement à leur cousin Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793). Considéré comme l’homme le plus riche de son temps, il épouse, en 1744, Marie-Thérèse de Modène, dont il a deux enfants, le Prince de Lamballe, mort à 20 ans, et Louise Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, devenue par son mariage duchesse d’Orléans.

Personnalité très aimée de ses sujets, le duc de Penthièvre est relativement peu inquiété durant la Révolution mais subit le contrecoup des événements qui affectent sa famille, notamment la mort atroce de sa belle-fille, la princesse de Lamballe, lynchée pendant les Massacres de Septembre 1792. Il meurt en mars 1793, dans son château de Bizy, en Normandie. Par sa fille, le duc de Penthièvre est le grand-père de Louis-Philippe, futur roi des Français.

Louis Philippe

1773 - 1850

Louis-Philippe (1773- 1850) est le fils de Louise Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre et du duc d’Orléans, appelé Philippe-Egalité durant la Révolution. Partisan de la Révolution Française, il participe aux batailles de Valmy et de Jemappes. Proscrit par le gouvernement révolutionnaire, Louis-Philippe s’exile. Après avoir voyagé en Suisse, en Scandinavie et aux Etats-Unis, il épouse en 1809 Marie-Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles dont il a dix enfants. Louis-Philippe revient en France sous la Restauration et récupère une partie de ses biens. A la mort de sa mère en 1821, il hérite du château d’Eu qu’il restaure et qui devient sa résidence estivale. Admirateur du régime britannique qu'il prend pour modèle, la Révolution de 1830 l’amène au pouvoir. Louis-Philippe est alors proclamé Roi des Français par la Chambre des députés et le reste jusqu’à la Révolution de 1848. Il est le dernier roi à avoir effectivement régné en France.

Le comte de Paris

1838-1894

Louis Philippe Albert d'Orléans (1838-1894) est titré, à sa naissance, comte de Paris. A la mort de son père, le duc d’Orléans, il devient l’héritier du trône de son grand-père, le roi Louis-Philippe. Ce dernier, suite à la révolution de 1848, abdique et laisse le trône à son petit-fils. Cependant, la Seconde République est proclamée et la famille d'Orléans s'enfuit en exil. Chef de la maison d’Orléans, il s’engage, avec son frère, dans la Guerre de Sécession aux Etats-Unis. Il regagne la France en 1871 après la chute du Second Empire. Les décrets de confiscation des biens de la famille d’Orléans sont abolis ; le comte récupère ses résidences dont les châteaux d’Amboise et d’Eu. Il part à nouveau en exil en 1886 après qu'une loi ait été votée, obligeant les chefs des familles ayant régné en France et leur fils aîné à quitter le territoire national. Le comte de Paris meurt en Angleterre et du fait de la loi d’exil, son corps ne sera inhumé à la chapelle royale de Dreux qu’en 1958.

Le comte d’Eu

1842-1922

Gaston d’Orléans (1842-1922) est le fils de Louis d’Orléans, duc de Nemours, et le petit-fils de Louis-Philippe, qui l’a titré comte d’Eu. Il épouse, en 1864, Isabelle du Brésil (1846-1921), fille aînée et héritière de l’empereur du Brésil, Pedro II. A la chute de l’Empire brésilien en 1889, le comte et la comtesse d’Eu sont exilés. Ils rachètent le château d’Eu au duc d’Orléans, fils du comte de Paris, en 1905. A cette époque, le château est partiellement en ruines, une bonne moitié ayant été détruite par un incendie en 1902. Ils entreprennent alors et mènent à bien les travaux de restauration du château qui s’imposent. De nouveau autorisé à entrer dans son pays d’adoption, le comte d’Eu, devenu veuf, meurt en 1922 lors d’une traversée qui devait le mener au Brésil pour la célébration du centenaire de l’indépendance du pays. Les objets et les souvenirs que le comte et la comtesse d’Eu ont amené avec eux du Brésil sont à l’origine du fonds de collections extra-européennes du Musée Louis-Philippe.